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Septième jour



Il y avait eu un autre témoin à cette étrange bataille silencieuse, un promeneur songeur qui se hâta de rentrer, pestant contre les petits garçons turbulents et leurs ballons destructeurs.

Il dût comme d'habitude emprunter son passage secret puisque l'entrée principale était surveillée par des journalistes qui le guettaient pour le harceler de questions sur ses projets. Il détestait cette attention constante et toutes les tentatives d'intrusions qu'il déjouait sans cesse sinon il les trouvait à guetter à travers la moindre de ses fenêtres. Ses recherches portaient sur la création de plantes capables de survivre dans des milieux hostiles, ou doté de capacités particulières : pousser plus rapidement ou n’avoir besoin que de peu de terre.

Son dernier projet consistait à faire des essais pour une plante dont les feuilles pourraient survivre sur la surface lunaire avec des feuilles comestibles.
Il travaillait sur ce projet depuis des années, et bientôt il franchirait un cap. Mais il avait besoin du calme d’une promenade en forêt. L’étrange bataille d'insectes l’avait inspirée. Si bien qu’il passa les semaines suivantes dans son second labo en souterrain.
Il connaissait la théorie, mais ne l’avait pratiquée que sur des souris. Était-ce seulement possible que cela réussisse ? Il chargea son assistante de lui trouver de nouveaux sujets d’expériences avec des critères de tailles et de couleurs.

Un mois plus tard, il libéra dans sa propriété, son nouveau système anti-intrusion. Il les observa se mettre en mouvement sitôt qu’ils eurent repéré des intrus. Un sourire satisfait orna son visage, tandis qu’il entendait des cris de douleur, cela devrait leur servir de leçon pour un moment. Le sentiment d’être observé le fit s’arrêter.

L’un de ses nouveaux chiens d’alarme l’observait, avec une casquette dans la gueule. Le scientifique la prit, haussa les épaules avant d'aller travailler, tandis que l'animal repartait.
Peu avant d’aller se coucher, il entendit un grand bruit contre sa baie vitrée. Il sursauta avant d’aller voir et fut surpris d’y voir le chien avec un objet non identifié dans la gueule.

Celui-ci lui avait rapporté un micro. Le savant allait renvoyer l'animal quand il décida de le récompenser avec de la cervelle de porc. Le lendemain, l'animal revint avec un thermos. Il lui proposa également une chaussure, une lampe torche, une boîte à gâteau métallique.

Les autres chiens zombifiés ne se comportaient pas ainsi, pourquoi celui-ci adoptait-il cette attitude si étrange. Cette question l’occupa pendant quelques jours, si bien qu’il voulut expérimenter. Il allait également vérifier si les zombies ressentaient viscéralement cette attraction pour les cerveaux parce qu’ils n’en avaient plus ou pour une toute autre raison.

Il fit venir l’animal dans son laboratoire, l’attacha solidement par principe de précaution et entrepris de lui ouvrir le crâne. Il n’eut aucune réaction de douleur, il semblait même conserver une certaine conscience de son environnement. Puisque le scientifique sentit à plusieurs moments le regard du zombi se poser sur lui. Cela l’amena à se poser d’autres questions sur la vitalité que pouvait conserver un corps mort, tandis qu’il découpait le crâne.

Il resta bouche bée en constatant qu’il avait eu raison d’une certaine façon, puisque le zombi ne possédait effectivement plus de cerveau, mais que personne n’aurait pu deviner ce qu’il y découvrirait. Un cadeau rose orné d’un ruban bordeau, il hésita un moment, mais la curiosité scientifique fut la plus forte, si bien qu’il attrapa le cerveau. Quand il l’ouvrit, il ne put s’empêcher de sourire, c’était évident. Son contenu n’aurait pas pu être autre chose. Il décida d’en écrire un papier pour la revue scientifique.

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Présentation du projet

Bonjour à toi, Lecteur de passage, Pendant vingt-quatre jour, tu vas pouvoir parcourir une multitude d'univers différents. Bon voyage ! Genèse du projet : J'ai proposé à une amie écrivaine un premier projet. Nous choisissions cinq mots chacune, pour écrire chacune dix textes. L'objectif étant d'écrire sur le même mot mais sur deux sens différents. Ce projet est la suite du premier. Nous devions écrire vingt-quatre textes d'une seule page pour faire un calendrier de l'avent textuel. Le fil rouge étant la transmission d'un cadeau d'histoire en histoire. J'ai décidé de me rajouter un petit objectif personnel en plus : que le cadeau grossisse de texte en texte, passant de la taille d'une graine à celui d'une planète. Vous pourrez vous inscrire à la newsletter pour recevoir le texte du jour dans votre boîte mail. N'hésitez pas à commenter les textes, j'envisage de continuer ceux qui plaisent le plus. Bonne lecture ! 

Premier jour

L’ambiance dans la petite jardinerie de quartier évoquait plus la serre tropicale d’un fleuriste fou qu’un magasin où l’on pouvait acheter un bouquet pour la fête des mères. En apercevant la boutique de l’extérieur, on pouvait se demander si elle était réellement ouverte. En passant la porte, il fallait quelques instants pour s’habituer à l’odeur d’humus. Il y régnait une moiteur étouffante, on pouvait difficilement circuler sans heurter le coin d’une table, devoir écarter une liane ou quelques autres feuilles d’une plante qui se serait étendue hors de son pot. Mais la propriétaire, une petite mamie qui se déplaçait à l’aide d’une canne, adorait cette ambiance particulière, il faut dire que les plantes qu’elle vendait ne pouvaient pas orner tous les balcons. Elles étaient carnivores ! Elle avait toujours aimé les fleurs et les plantes en général, si bien que ce métier s'était imposé à elle, suite a sa reconversion : auparavant elle était botaniste mais en avait eu marre qu'on

Sixième jour

Sitôt que la pluie se fut arrêtée, un sifflement retentit en bordure sud de la clairière, tandis qu’à son exacte opposé se faisait entendre un son similaire. Les herbes hautes se mirent à bouger, comme si une armée s’y déplaçait. Un petit escadron jaunes et noirs d’éclaireuses volantes surgit du nord pour observer l’emplacement du champs de bataille. Tandis qu’au sud, les herbes s’écartèrent pour livrer passage à un régiment de scarabée poussant leur boule de fumier. L’armée fit son apparition, répartit en une douzaine de file indiennes derrière des fourmis combattantes. Mais au sud, une armée de couleur rouge était aussi en train d’organiser ses colonnes. Elle était accompagnée par une dizaine de coccinelles qui protégeaient ses flancs. Les hautes herbes continuaient de remuer, signe que tous les renforts n’étaient pas encore arrivés. Des battements d’ailes se firent entendre tandis que surgissait du couverts des arbres un papillon Paon-du-Jour sur lequel se tenait le général sudiste,