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Dix huitième jour


Quand il regagna son domicile, sa fille lui sauta dans les bras, en lui demandant de raconter une fois encore son histoire, la fillette s’inquiéta encore quand il lui raconta la scène. Elle lui fit promettre encore de ne plus retourner dans l’eau, il se mit à rire doucement, en lui disant qu’il ne pouvait faire cela, puisque c’était son métier d’être dans l’eau. Elle bouda, mais finit par oublier pourquoi, et revint à sa joie de revoir son père.

“Chut ! C’est l’histoire d’une tour, d’une p’incesse et d’un d’agon.”
“Ooooh, ça à l’...” Mais une tape sur le bras interrompit sa phrase.
“Ze raconte, toi tu tais.”
“C’était dans un pays très très loin, il y avait une montagne très très pointue. Tout en haut, il y avait une tour. Et dessus, vivait…”
“Une belle princesse !”
“Bah non, les p’incesses vivent dans les châteaux, pas dans les tours.” répliqua la fillette.
“C’est pas faux !”
“Quoi t’as pas compris ?” Fit l’enfant avec un grand sourire, avant de prendre un air sérieux. “Le d’agon vivait tout en haut, tout seul. Il dit aux gens du village de lui donner des cadeaux.”
“Pour son anniversaire ?”
“Oui. Le d’agon descendait de la montagne pour prendre les cadeaux. Mais un jour, il arrêta de venir, il vola dans le ciel pour faire peur à tout le monde, surtout aux moutons.”
“Qu’il est méchant, ce dragon.”
“Chut ! C’est pas vrai d’abord.” Fit l’enfant, agacée. “Les villageois font des cadeaux, mais le d’agon continuait hu’ler de colère dans le champs. Un jour, une courageuse p’incesse va voir le d’agon pour savoir pou’quoi il voulait plus de cadeaux, mais veut aider les gens.”
“Oui, c’est vrai, les princes et princesses doivent aider leur peuple.”
“La p’incesse voit le d’agon, elle sait pourquoi il est devenu méchant. Il a mal au pied. Donc il peut plus voler pour aller chercher les cadeaux des gens.”
“Oh, il est juste blessé et pas vraiment méchant.”
“Oui, je t’avais dit. La p’incesse dit au d’agon, qu’elle peut l’aider. Le d’agon dit oui, pa’ce qu’il est triste de ne plus avoir de cadeau. La p’incesse retourne au village et prépare le matériel, puis dit aux gens de l’aider à monter tout ça en haut de la montagne.”
“La princesse a l’air d’être très inventive !”
“Evidemment puisque c’est une p’incesse.” La petite fille sourit de toutes ses dents de lait. “Elle commence à faire son idée avec le fo’geron. Ap’ès l’objet est près, c’est un escalier, pour que le d’agon peut retourner dans sa maison.”
“Les gens ont vu que la tour était cassée, alors ils ont fait des ajouts pour boucher les end’oits abîmés. La p’incesse est avec le d’agon, elle lui dit qu’il doit la suiv’e pour voir le cadeau. Alors il vient. Les gens aident à ce que le d’agon monte dans le panier. Pour qu’il remonte tout en haut de la montagne.”
“La princesse est vraiment gentille de l’aider après ce que le dragon a fait.”
“Elle l’aide, pa’ce que le d’agon p’otege le village des méchants p’inces. Quand le d’agon est en haut, il voit le cadeau le plus mieux. Il l’ouv’e et sourit. Comme ça, il peut s’acc’oché autour, pa’ce que le d’agon est très grand. Il doit faire comme la gui’lande dans le sapin.”
“C’était une histoire très intéressante, mais je crois qu’il est temps de dormir maintenant.”
“Oui” En baillant. “Dis papa, demain je peux te raconter une nouvelle histoire ?”
“Avec plaisir, ma petite princesse.”

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Présentation du projet

Bonjour à toi, Lecteur de passage, Pendant vingt-quatre jour, tu vas pouvoir parcourir une multitude d'univers différents. Bon voyage ! Genèse du projet : J'ai proposé à une amie écrivaine un premier projet. Nous choisissions cinq mots chacune, pour écrire chacune dix textes. L'objectif étant d'écrire sur le même mot mais sur deux sens différents. Ce projet est la suite du premier. Nous devions écrire vingt-quatre textes d'une seule page pour faire un calendrier de l'avent textuel. Le fil rouge étant la transmission d'un cadeau d'histoire en histoire. J'ai décidé de me rajouter un petit objectif personnel en plus : que le cadeau grossisse de texte en texte, passant de la taille d'une graine à celui d'une planète. Vous pourrez vous inscrire à la newsletter pour recevoir le texte du jour dans votre boîte mail. N'hésitez pas à commenter les textes, j'envisage de continuer ceux qui plaisent le plus. Bonne lecture ! 

Premier jour

L’ambiance dans la petite jardinerie de quartier évoquait plus la serre tropicale d’un fleuriste fou qu’un magasin où l’on pouvait acheter un bouquet pour la fête des mères. En apercevant la boutique de l’extérieur, on pouvait se demander si elle était réellement ouverte. En passant la porte, il fallait quelques instants pour s’habituer à l’odeur d’humus. Il y régnait une moiteur étouffante, on pouvait difficilement circuler sans heurter le coin d’une table, devoir écarter une liane ou quelques autres feuilles d’une plante qui se serait étendue hors de son pot. Mais la propriétaire, une petite mamie qui se déplaçait à l’aide d’une canne, adorait cette ambiance particulière, il faut dire que les plantes qu’elle vendait ne pouvaient pas orner tous les balcons. Elles étaient carnivores ! Elle avait toujours aimé les fleurs et les plantes en général, si bien que ce métier s'était imposé à elle, suite a sa reconversion : auparavant elle était botaniste mais en avait eu marre qu'on

Sixième jour

Sitôt que la pluie se fut arrêtée, un sifflement retentit en bordure sud de la clairière, tandis qu’à son exacte opposé se faisait entendre un son similaire. Les herbes hautes se mirent à bouger, comme si une armée s’y déplaçait. Un petit escadron jaunes et noirs d’éclaireuses volantes surgit du nord pour observer l’emplacement du champs de bataille. Tandis qu’au sud, les herbes s’écartèrent pour livrer passage à un régiment de scarabée poussant leur boule de fumier. L’armée fit son apparition, répartit en une douzaine de file indiennes derrière des fourmis combattantes. Mais au sud, une armée de couleur rouge était aussi en train d’organiser ses colonnes. Elle était accompagnée par une dizaine de coccinelles qui protégeaient ses flancs. Les hautes herbes continuaient de remuer, signe que tous les renforts n’étaient pas encore arrivés. Des battements d’ailes se firent entendre tandis que surgissait du couverts des arbres un papillon Paon-du-Jour sur lequel se tenait le général sudiste,