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Cinquième jour




Sitôt le film terminé, Romain se hâta de regagner son lit avant de se faire surprendre par ses parents. Il rêva qu’il participait aux jeux pour en sortir vainqueur et couvert de gloire.

Dès qu’il eut pris son petit déjeuner et obtenu l’accord de sa mère, il fila sur son vélo rouge jusque chez Kevin, son meilleur ami. Il avait fêté son anniversaire quelques jours plus tôt, mais lui n’avait pas pu être présent à cause d’examens médicaux. Si bien que dans son sac à dos se trouvait le cadeau que Romain avait patiemment déniché dans une brocante avant de le restaurer avec son père.

Romain avait maintenant hâte de l’offrir à son ami et surtout de l’utiliser avec lui. Il était fier de l’emballage qu’il avait fait lui-même, c’était donc un beau paquet dans les tons gris avec quelques touches de vert, bleu, rouge et jaune sur le nœud.


Romain s’étonna qu’ils ne grimpent directement au grenier, une fois les amabilités expédiées avec les parents de Kevin. Là-haut se trouvait leur royaume composé de vieilleries et autres trésors, mais surtout d’un vieux poste de télévision accompagné d’une vieille console dont ils n’avaient retrouvé qu’une seule manette, même en fouillant l’intégralité du grenier.

Ceci était fini désormais puisque Romain avait résolu ce problème. Mais son ami l’amena dans sa chambre où trônait un écran plat de belle taille ainsi qu’une console flambant neuve.
“Regarde ce que j’ai eu de la part de toute ma famille, c’est le dernier jeu de battle royale, tiens prends une manette !” En la désignant à son invité, tandis qu’il s’emparait de celle qui traînait sur son lit, preuve qu’il avait déjà dû y jouer une partie de la matinée.
“Oh, c’est super ! On peut jouer en équipe ?”
“Bah non, c’est l’un contre l’autre. C’est le principe de ce jeu.” Répliqua Kevin.
Ils firent quelques parties, mais sur cet appareil flambant neuf ils ne jouaient pas que tous les deux, mais aussi en réseau avec des dizaines d’autres joueurs et rapidement Kevin se mit à rager et à insulter les autres joueurs à travers l’écran. Romain essaya de le calmer en vain, avant de se rendre compte qu’il ne reconnaissait plus son ami devant ce petit garçon qui piquait des crises quand on lui refusait la victoire.

Il prétexta des devoirs en retard pour rentrer chez lui. En sortant de l’allée, il aperçut un tas de câbles qui dépassait d’un carton à côté des poubelles. Mais il fut presque déçu d’y voir la vieille console. Il attrapa le carton et l’attacha sur son porte bagage avant de rentrer chez lui.

Ce ne fut qu’une fois arrivé dans son garage qu’il se rendit compte qu’il n’avait pas offert le cadeau à son ami. Mais Kevin ne semblait plus intéressé par la vieille console.
Dans quelques semaines, ce serait la fête des pères et Romain avait trouvé ce qu’il offrirait à son père. Il savait qu’ils pourraient jouer ensemble uniquement tous les deux !
En voyant son fils revenir déçu de son après-midi, sa mère décida d’organiser un pic-nic en famille pour le lendemain. Quelques heures loin des écrans ferait du bien à tout le monde.

Elle prit donc le temps le lendemain de préparer des sandwich au goût de chacun, ainsi qu’emporter des cookies faits maison dans une boîte à gâteau métallique. Ils s’installèrent dans une clairière, mais un orage d’été les surprit. La pluie s'abattit sur eux, brusque et soudaine, tandis que le ciel grondait, ils n’eurent que le temps de remballer leurs quelques affaires et de courir jusqu’à la voiture. Malheureusement la boîte en fer fut oubliée dans la précipitation.

Commentaires

  1. C'est triste, mais en même temps adorable, car on n'imagine que bien comme l'enfant a du s'amuser ensuite avec son père... Certes, un ami de moins, mais des souvenirs inoubliables de plus :)

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    1. J'trouvais que la conclusion rapport au thème est pas mal, elle s'est imposée comme une évidence !

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Présentation du projet

Bonjour à toi, Lecteur de passage, Pendant vingt-quatre jour, tu vas pouvoir parcourir une multitude d'univers différents. Bon voyage ! Genèse du projet : J'ai proposé à une amie écrivaine un premier projet. Nous choisissions cinq mots chacune, pour écrire chacune dix textes. L'objectif étant d'écrire sur le même mot mais sur deux sens différents. Ce projet est la suite du premier. Nous devions écrire vingt-quatre textes d'une seule page pour faire un calendrier de l'avent textuel. Le fil rouge étant la transmission d'un cadeau d'histoire en histoire. J'ai décidé de me rajouter un petit objectif personnel en plus : que le cadeau grossisse de texte en texte, passant de la taille d'une graine à celui d'une planète. Vous pourrez vous inscrire à la newsletter pour recevoir le texte du jour dans votre boîte mail. N'hésitez pas à commenter les textes, j'envisage de continuer ceux qui plaisent le plus. Bonne lecture ! 

Premier jour

L’ambiance dans la petite jardinerie de quartier évoquait plus la serre tropicale d’un fleuriste fou qu’un magasin où l’on pouvait acheter un bouquet pour la fête des mères. En apercevant la boutique de l’extérieur, on pouvait se demander si elle était réellement ouverte. En passant la porte, il fallait quelques instants pour s’habituer à l’odeur d’humus. Il y régnait une moiteur étouffante, on pouvait difficilement circuler sans heurter le coin d’une table, devoir écarter une liane ou quelques autres feuilles d’une plante qui se serait étendue hors de son pot. Mais la propriétaire, une petite mamie qui se déplaçait à l’aide d’une canne, adorait cette ambiance particulière, il faut dire que les plantes qu’elle vendait ne pouvaient pas orner tous les balcons. Elles étaient carnivores ! Elle avait toujours aimé les fleurs et les plantes en général, si bien que ce métier s'était imposé à elle, suite a sa reconversion : auparavant elle était botaniste mais en avait eu marre qu'on

Sixième jour

Sitôt que la pluie se fut arrêtée, un sifflement retentit en bordure sud de la clairière, tandis qu’à son exacte opposé se faisait entendre un son similaire. Les herbes hautes se mirent à bouger, comme si une armée s’y déplaçait. Un petit escadron jaunes et noirs d’éclaireuses volantes surgit du nord pour observer l’emplacement du champs de bataille. Tandis qu’au sud, les herbes s’écartèrent pour livrer passage à un régiment de scarabée poussant leur boule de fumier. L’armée fit son apparition, répartit en une douzaine de file indiennes derrière des fourmis combattantes. Mais au sud, une armée de couleur rouge était aussi en train d’organiser ses colonnes. Elle était accompagnée par une dizaine de coccinelles qui protégeaient ses flancs. Les hautes herbes continuaient de remuer, signe que tous les renforts n’étaient pas encore arrivés. Des battements d’ailes se firent entendre tandis que surgissait du couverts des arbres un papillon Paon-du-Jour sur lequel se tenait le général sudiste,