Sitôt que la pluie se fut arrêtée, un sifflement retentit en bordure sud de la clairière, tandis qu’à son exacte opposé se faisait entendre un son similaire. Les herbes hautes se mirent à bouger, comme si une armée s’y déplaçait. Un petit escadron jaunes et noirs d’éclaireuses volantes surgit du nord pour observer l’emplacement du champs de bataille. Tandis qu’au sud, les herbes s’écartèrent pour livrer passage à un régiment de scarabée poussant leur boule de fumier. L’armée fit son apparition, répartit en une douzaine de file indiennes derrière des fourmis combattantes.
Mais au sud, une armée de couleur rouge était aussi en train d’organiser ses colonnes. Elle était accompagnée par une dizaine de coccinelles qui protégeaient ses flancs. Les hautes herbes continuaient de remuer, signe que tous les renforts n’étaient pas encore arrivés. Des battements d’ailes se firent entendre tandis que surgissait du couverts des arbres un papillon Paon-du-Jour sur lequel se tenait le général sudiste, il inspecta son armée, avant d’agiter ses antennes en direction du nord et de l’objectif tant convoité un cadeau de couleur grise, entouré d’un ruban brun. La bataille promettait d’être rude.
En face, l’armée noire attendait aussi l’arrivée de son chef pour lancer l’assaut sur l’ennemi. Celui-ci ne tarda pas à arriver, transporté par une libellule. Il regarda un moment ses soldates avant d’observer les alentours, en se frottant les pattes tandis qu’il repérait des signes de l’arrivée de ses atouts. Il ordonna la mise en marche, et tous s’ébranlèrent vers la clairière. Aucun ne doutait que les noires ne prennent l’avantage sur les rouges.
Les sudistes qui s’étaient mis en route plus vite s’approchaient de leur but, les nordistes ralentirent leur avancée en arrivant sur une petite butte, tandis que les scarabées en profitaient pour pousser leur boule. Celles-ci roulèrent tout en faisant des ravages parmi les rouges. L’armée fut momentanément mise en déroute avant que les coccinelles ne parviennent à détourner les boules en les orientant vers un autre chemin. Les colonnes se reformèrent bien qu’amoindries.
Pendant ce temps, les noires s’étaient approchées du cadeau. Le général rouge décida de lancer la contre offensive. Il donna le signal et les sauterelles bondirent à l'assaut. Elles écrasèrent les soldates de l'armée ennemie, forçant le commandant noir a lancé la contre attaque, en envoyant des grosses mouches lâcher des gouttes de miel sur les sauteuses pour les engluer. La riposte fut immédiate avec l'arrivée des guêpes qui s'en prirent aux bourdonneuses, jusqu'à ce que celles-ci ne prennent la fuite. Ceci faillit mener à la déroute de l'armée noire, si des araignées n'étaient pas entrées en action en tendant des fils de manière à attraper les guêpes.
Les deux armées semblaient de force équivalente, si bien qu'il fut décidé de faire un combat de champion pour déterminer l'issue de la bataille avant que tous les participants n'y perdent la vie. Les soldats de l'armée rouge s'écartèrent pour laisser le passage à une mante religieuse, celle-ci frotta ses pattes avant l'une contre l'autre en prévision de la bataille.
Aucun champion ne semblait apparaître pour les noirs, si bien que le général écarlate allait considérer sa victoire comme acquise quand un très fort bourdonnement se fit entendre tandis que descendait du ciel un impressionnant frelon. Alors que les deux combattants se jaugeaient du regard et que toutes les armées avaient les yeux braqués sur eux.
Personne ne vit la menace qui arriva du ciel sous la forme d'un énorme ballon et d'un petit garçon turbulent qui se réjouit en découvrant le cadeau, il le récupéra en même temps que son jouet.
J'aime bien cette chute qui m'a bien fait sourire.
RépondreSupprimerUne belle montée en tension pour une chute qui surprend.
C'était un bon entrainement pour écrire des batailles, en effet.
SupprimerJe te l'ai déjà dit et je le redis, j'adore cette bataille et surtout le récit que tu en as fait - la chute (littéralement) est géniale !
RépondreSupprimerMerci, je trouve que ca aurait été dur de conclure autrement une fois que cette idée-là m'est venue en tête.
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