Accéder au contenu principal

Seizième jour


Harlock n’en peut plus de rire, quand l’un de ses collègues lui raconte encore une fois, comment ils ont préparé cette farce depuis des semaines et que lui est tombé dedans les yeux fermés.

Quelques heures plus tard...
Une jeune femme marchait dans une petite rue, passant devant plusieurs bars. Elle essayait de composer le numéro de téléphone d’une carte de visite. C’était sa troisième tentative et le téléphone sonnait toujours dans le vide. Sa détresse était visible, elle attira l’attention.

“Hey ma belle, tu as l’air d’avoir besoin de te changer les idées, viens avec nous !”
Elle accepta, sans trop savoir pourquoi, si ce n’est qu’elle avait l’impression d’être suivie et qu’elle avait besoin d’un répit. Ils l’emmenèrent à une fête.
Elle se réveilla avec la gueule de bois, dans un lieu inconnu. Elle retrouva ses chaussures. Mais pas son sac à dos. Il lui est indispensable. En enfilant ses chaussures, elle remarqua un dessin : une baignoire. Au vu de sa position, elle n’a pas pu le dessiner seule, elle se rendit dans la salle de bain.

Elle vit un jeune homme aux cheveux longs portant le t-shirt d’un groupe de métal qui semblait passer une bonne nuit. Une tâche près de son coude attire son attention vers le miroir. C’est un mot : œil. Pourquoi ce mot est-il au singulier ?

Elle décide de faire le tour de l’appartement pour chercher le symbole. Il semble être relativement tôt, puisque personne ne bouge. Une vision lui revient en mémoire, il y avait une jeune femme déguisée en pirate avec un cache-oeil. C’est forcément ça, elle finit par l’apercevoir, dans les bras d’un pilote automobile. Elle hésite un moment, ne sachant pas quoi chercher, puis aperçoit une bouteille de bière qui contenait un message secret.

“Le trésor se trouve caché dans…”

Le reste de la phrase se perdait dans un gribouillis qui n’avait aucun sens. Elle chiffonna le papier, frustrée. En passant devant un petit miroir, elle aperçut sur sa nuque, une tâche. Elle se contorsionna et finit par y discerner une ampoule. Un souvenir remonta dans sa mémoire. Leur hôte avait fait installer des spots particuliers au salon. Après les avoir allumés, elle traîna un grand miroir sur pied pour s’examiner sous les moindres détails. Il lui semblait que tous les invités de la soirée avaient trouvé drôle d’écrire des messages sur son corps. Elle en repéra quelques-uns qui lui semblaient prometteurs afin de continuer ce jeu de piste : un four, une poubelle, la machine à laver. Il y avait aussi une horloge avec une date et une heure. Peut-être un rendez-vous, mais dans ce cas, elle avait moins d’une heure pour retrouver son sac. Elle le trouva dans l’un des endroits. Puis elle se hâta de quitter l’appartement, en arrivant dans la rue, elle aperçut une remorqueuse qui transportait un bien étrange véhicule. On aurait dit une vaste plaisanterie, comme si quelqu’un s’était amusé à emballer une limousine comme un jouet pour enfant. Le cadeau était noir, avec un énorme flot doré.

“Hé princesse, je vous dépose quelque part ?” fit le conducteur en la regardant.
“Nous avions rendez-vous ensemble ?” Répondit-elle avec une certaine hésitation.
“J’peux pas vous dire si c’était avec vous, mais on m’a payé pour venir chercher ça et conduire quelqu’un ailleurs, vu que j’vois personne d’autre, vous devez être l’heureuse élue.”
Il monta dans la dépanneuse, elle le suivit par curiosité, sachant se défendre seule.
“Et vous devez livrer ça ou ?”
“Mmmh…” Il lui désigna du menton, une feuille pliée. Elle eut un sourire en lisant l’adresse et ferma la portière.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Présentation du projet

Bonjour à toi, Lecteur de passage, Pendant vingt-quatre jour, tu vas pouvoir parcourir une multitude d'univers différents. Bon voyage ! Genèse du projet : J'ai proposé à une amie écrivaine un premier projet. Nous choisissions cinq mots chacune, pour écrire chacune dix textes. L'objectif étant d'écrire sur le même mot mais sur deux sens différents. Ce projet est la suite du premier. Nous devions écrire vingt-quatre textes d'une seule page pour faire un calendrier de l'avent textuel. Le fil rouge étant la transmission d'un cadeau d'histoire en histoire. J'ai décidé de me rajouter un petit objectif personnel en plus : que le cadeau grossisse de texte en texte, passant de la taille d'une graine à celui d'une planète. Vous pourrez vous inscrire à la newsletter pour recevoir le texte du jour dans votre boîte mail. N'hésitez pas à commenter les textes, j'envisage de continuer ceux qui plaisent le plus. Bonne lecture ! 

Premier jour

L’ambiance dans la petite jardinerie de quartier évoquait plus la serre tropicale d’un fleuriste fou qu’un magasin où l’on pouvait acheter un bouquet pour la fête des mères. En apercevant la boutique de l’extérieur, on pouvait se demander si elle était réellement ouverte. En passant la porte, il fallait quelques instants pour s’habituer à l’odeur d’humus. Il y régnait une moiteur étouffante, on pouvait difficilement circuler sans heurter le coin d’une table, devoir écarter une liane ou quelques autres feuilles d’une plante qui se serait étendue hors de son pot. Mais la propriétaire, une petite mamie qui se déplaçait à l’aide d’une canne, adorait cette ambiance particulière, il faut dire que les plantes qu’elle vendait ne pouvaient pas orner tous les balcons. Elles étaient carnivores ! Elle avait toujours aimé les fleurs et les plantes en général, si bien que ce métier s'était imposé à elle, suite a sa reconversion : auparavant elle était botaniste mais en avait eu marre qu'on

Sixième jour

Sitôt que la pluie se fut arrêtée, un sifflement retentit en bordure sud de la clairière, tandis qu’à son exacte opposé se faisait entendre un son similaire. Les herbes hautes se mirent à bouger, comme si une armée s’y déplaçait. Un petit escadron jaunes et noirs d’éclaireuses volantes surgit du nord pour observer l’emplacement du champs de bataille. Tandis qu’au sud, les herbes s’écartèrent pour livrer passage à un régiment de scarabée poussant leur boule de fumier. L’armée fit son apparition, répartit en une douzaine de file indiennes derrière des fourmis combattantes. Mais au sud, une armée de couleur rouge était aussi en train d’organiser ses colonnes. Elle était accompagnée par une dizaine de coccinelles qui protégeaient ses flancs. Les hautes herbes continuaient de remuer, signe que tous les renforts n’étaient pas encore arrivés. Des battements d’ailes se firent entendre tandis que surgissait du couverts des arbres un papillon Paon-du-Jour sur lequel se tenait le général sudiste,